Un jour d’été, dans une clairière ombragée d’un bosquet du Maine et Loire, une jeune femme est là, grande, mince, brune, les pieds plantés dans le sable. Autour d’elle, virevolte un étalon fougueux, monté par un cavalier tout aussi fougueux. Elle les suit attentivement des yeux. Et de temps à autre son regard s’échappe vers un grand drap blanc, tendu artisanalement entre 4 bouts de bois.
Les minutes passent et elle ne bouge pas. Rien d’autre que la sarabande équestre tempétueuse et magnifique d’Hermes et Pascal (Pierrat). Autour de la carrière nous sommes quelques uns, fascinés par cette scène insolite et magique, d’une princesse courtisée par un extraterrestre. Et puis, soudain fiévreuse, elle s’avance, se saisit d’un pinceau qui trainait là et jette sur le drap blanc quelques grands traits bleus furieusement sauvages et totalement incompréhensibles.
Un pas en arrière, puis deux autres grands coups de pinceau et tout est dit, en quelques très courtes minutes. Un cheval est maintenant là, qui s’ébroue gaiement et s’étonne de notre présence. Je suis totalement stupéfait, complètement subjugué, définitivement séduit par l’intense mystère créatif de Liska. Jamais rien connu de pareil !
Et depuis, la belle a conquis la terre entière, ou presque. Elle a illuminé du feu de son inspiration le Cadre Noir de Saumur et les nuits camarguaises, secoué l’intense immobilité de Chambord, ébloui le temple équestre de Verden.
Voici ci-dessous quelques-unes des créations dont j’ai eu le privilège d’être témoin. Mais je vous préviens, s’il vous venait à l’idée d’inviter chez vous l’une de ces images, attendez vous à de joyeux hennissements tous les matins.