Partout au Portugal l'eau est précieuse, notamment celle du Tage qui permet aux troupeaux de bovins ou de chevaux de survivre à la sécheresse des étés. Le long du fleuve, on a construit des digues, planté des arbres, drainé et irrigué, en se méfiant des marées, encore sensibles à 60 km de l'embouchure, une très large zone qui s'inonde deux fois par jour et où l'eau emporte parfois, noie et tue de jeunes chevaux.
De longue date, ces îles ont nourri le bétail, même si aujourd'hui, elles semblent abriter davantage des populations d'oiseaux.
Manuel Lopo de Carvalho est un des rares éleveurs qui brave encore ces dangers pour y élever ses chevaux dans l'île de Malagueiro Grande. Il a parfois des pertes, mais ses chevaux, confrontés à cette nature sauvage vivent en troupeau, se nourrissent seuls, sont en pleine santé et entretiennent de ce fait, une relation avec l'homme beaucoup plus équilibrée.
Sociables, curieux, ils se laissent approcher sauf quand ils en ont décidé autrement. C'est un bonheur intense de les voir ainsi libres de venir et d'aller. Parfois même le soleil se joint au groupe, se laisse approcher un instant, avant de disparaitre avec les poulains à l'horizon.